Autosuffisance au Québec : L’élevage des chèvres en 6 étapes
L’autosuffisance gagne en popularité au Québec, incitant de nombreux foyers à réduire leur dépendance envers les systèmes externes pour leurs besoins essentiels. L’élevage de chèvres représente une option idéale pour atteindre cet objectif, car il permet de produire du lait, de la viande et même de la laine.
Pourquoi choisir l’élevage de chèvres ?
La chèvre est un mammifère multifonctionnel, ce qui en fait une option intéressante pour débuter dans le monde de l’autosuffisance au Québec. Que ce soit pour le lait, la viande ou même la laine, le plus important sera de choisir la race en fonction des besoins de votre maisonnée.
Dans cet article, nous aborderons quelques points visant à éclairer les besoins des chèvres laitières afin de bien démarrer votre projet d’élevage personnel.
1. Choisir la bonne race pour répondre à vos besoins
Races laitières et polyvalentes
Il existe plusieurs races de chèvres laitières qui peuvent offrir un excellent rendement en production de lait. Il suffit d’identifier celle qui répond le mieux à vos exigences. Les races les plus populaires sont les suivantes : Alpine, Saanen, Lamancha, Toggenbourg et Nubienne.
Conseil : consultez vos éleveurs locaux et renseignez vous afin de choisir la race qui correspond le mieux à vos besoins.
Pour les petits espaces, la chèvre naine nigériane, reconnue pour la richesse de son lait, sera alors idéale. Les chèvres nubiennes conviennent aussi aux foyers cherchant à produire à la fois du lait et de la viande.
Adaptation au climat québécois
En raison du climat rigoureux du Québec, certaines races se montrent plus adaptées que d’autres. Par exemple, les chèvres de race Alpine résistent bien au froid, tandis que les Anglo-nubiennes préfèrent les climats plus chauds. Informez vous sur l’historique et les besoins de chaque race afin de faire un choix éclairé et judicieux pour votre élevage personnel.
2. Créer un enclos durable et adapté aux chèvres
La fabrication d’un enclos pour les chèvres au Québec doit tenir compte des particularités climatiques et des comportements naturels des chèvres, qui sont curieuses, agiles et souvent enclines à l'exploration. Voici nos conseils essentiels pour construire un enclos sécuritaire et confortable.
Espacement et clôture
Une chèvre doit avoir accès à un minimum de 200 m² par individu. Si vous êtes en mesure d’offrir plus d’espace, vous constaterez une augmentation de la production de lait, car l’environnement dépassera les attentes standards de l’animal.
Étant donné que la chèvre est un animal au comportement grégaire (qui vit en groupe ou en troupeau), prévoyez au minimum 400 m² pour qu’elle puisse vivre avec au moins un autre congénère. La chèvre n'apprécie pas la solitude, si elle n'est pas placée en cohabitation avec au moins un autre animal, vous risquez de lui causer du stress et elle pourrait même développer des problèmes de santé.
Bien que la chèvre soit un animal de petite à moyenne taille, il faut prévoir des clôtures adaptées à leur tendance à s’échapper. Les chèvres peuvent sauter assez haut et sont capables de pousser avec force contre les clôtures. Une clôture d’au moins 1,2 mètre de hauteur est recommandée.
Choisissez un matériau résistant comme le grillage soudé pour votre clôture, cela vous évitera beaucoup de tracas. Vous trouverez plusieurs options intéressantes pour la fabrication de votre enclos, à même nos boutiques Campagnard. Nous vous y proposons plusieurs types de barrières et de grillages pour animaux de la ferme.
De plus, nous vous conseillons fortement d'ajoutez un système électrifié pour éviter que vos chèvres s’appuient contre la clôture.
Adaptation aux intempéries
Les chèvres étant sensibles à l’humidité, un abri 4 saisons est essentiel. Prévoir un abri fermé sur trois côtés protégera les chèvres des intempéries. Construire cet abri en utilisant des palettes recyclées est une solution économique et écologique.
Sécurité contre les prédateurs
Le Québec abrite des prédateurs comme les coyotes et les ours. Pour protéger vos chèvres, assurez vous que la clôture descend assez profondément dans le sol pour empêcher les animaux de creuser en dessous. Vous pouvez également ajouter un fil électrique au sommet de la clôture.
Si l’enclos est éloigné de la maison, envisagez des dispositifs de dissuasion (comme des lumières solaires avec détecteurs de mouvement) ou même un chien de troupeau pour assurer une sécurité supplémentaire.
3. Nourrir vos chèvres de façon autonome
Si vous possédez une ou plusieurs grandes pâtures pour faire brouter vos chèvres pendant la saison estivale, utilisez un mélange de semences adapté aux animaux, car certaines plantes peuvent s’avérer toxiques selon le mammifère. Le mélange de semences Pâturage Campagnard a prouvé son efficacité auprès des chevaux et des ruminants. En effet, ce mélange permet de créer un tapis de graminée très dense et appétissant pour vos animaux.
Il est très important de toujours fournir du foin (de 2e coupe de préférence) aux chèvres, même si elles ont accès au pâturage. Le foin permet d’apporter les apports de base en protéines, vitamines et minéraux. Il est donc essentiel de fournir aux caprins au moins deux bonnes rations par jour afin d’assurer une bonne santé et une production optimale.
En complément à leur alimentation de base, Campagnard vous offre une gamme de moulées pour ruminant conçues pour fournir les nutriments nécessaires à tous les stades de vie des animaux. En passant du chevreau à la chèvre laitière et du bouc pour la viande, nos moulées répondent parfaitement aux besoins nutritionnels des caprins.
Il ne faut surtout pas oublier l’importance de l’apport en eau pour vos chèvres. Assurez vous de leur offrir une source d’eau de qualité à volonté, et ce, en tout temps. Vous pouvez récupérer l’eau de pluie pour abreuver vos chèvres. Pendant les mois froids, il est essentiel que l'eau soit maintenue à une température au-dessus du point de congélation. L'utilisation de chauffe-eau ou de seaux chauffants est donc nécessaire pour que les chèvres aient un accès constant à de l'eau potable. Vous trouverez en boutique tous les articles nécessaires concernant les abreuvoirs et autres accessoires chauffants.
4. Gestion de la reproduction et soins des chevreaux
Il est très important de comprendre le cycle de reproduction des chèvres afin de mettre en place un système de reproduction simple et efficace. En effet, la chèvre a un cycle œstral saisonnier. Les chaleurs se déclencheront à l’automne, les femelles seront gestantes pendant l’hiver et mettront bas au début du printemps afin que les chevreaux puissent pâturer pendant l’été.
Pour une reproduction autosuffisante, il est essentiel d’avoir un bouc. L’idéal est de ne pas le laisser toute l’année avec les femelles. L’introduction doit se faire au début de l’automne et le mâle doit être retiré à la fin de l’automne pour permettre la gestation.
Les boucs peuvent être rudes avec les chevreaux, il est donc préférable de ne pas les laisser avec les femelles et les bébés en dehors des périodes de reproduction.
Tout au long de la gestation, la chèvre produit un premier lait appelé colostrum. Suite à la mise-bas, il est crucial de laisser les chevreaux boire ce lait pendant les 3 premiers jours de leur vie. S’il y a une complication et que les chevreaux doivent être séparés de la mère, il faudra leur donner du colostrum en poudre à l’aide d’un biberon. Chez Campagnard, nous proposons une gamme de biberons et de tétines pour agneau et chevreau, ainsi que du colostrum en poudre au cas où une telle problématique surviendrait dans votre élevage. Pour toutes complications ou problématiques, nous vous conseillons tout de même de consulter un vétérinaire.
Après le colostrum, le bébé consommera du lait pendant deux mois. Étant donné que la chèvre sera traite pour la consommation humaine, il faudra leur donner du lait en poudre pour pallier à leurs besoins nutritionnels. Le Caprilait, également disponible chez Campagnard, est une bonne alternative qui répond aux critères nutritionnels des bébés.
5. Optimiser votre production de lait
Pour traire une chèvre, il vous faut une station de traite. Elle peut être fabriquée à partir de bois recyclé et de palettes. L’action de traire les chèvres doit être pratiquée à la suite d’une séparation de la mère et du chevreau. Par conséquent, il est crucial de faire une séparation graduelle mère-chevreau pour réduire le stress chez vos animaux.
Une fois la période de lactation commencée, un bon régime alimentaire doit être respecté. Une chèvre devrait être traite 2 fois par jour pendant 10 mois suite au chevrotage, et pour obtenir un maximum de lait, il est important de maintenir un horaire de traite rigoureux.
6. Maintenir une bonne santé et prévenir les maladies
La prévention des maladies et des infections est primordiale pour assurer le bon fonctionnement de votre élevage de chèvres. Les chèvres doivent être régulièrement vermifugées et surveillées pour détecter tout signe de maladies telles que la pneumonie, kérato-conjonctivite ou la mammite.
À l’achat de vos animaux, assurez vous d’obtenir des certificats de santé afin de réduire les risques d’introduction de maladies dans votre troupeau. Les conseils de votre vétérinaire seront très utiles pour établir un plan de vaccination et de vermifugation adapté à votre troupeau.